
Projet artistique de la résidence
Descriptif du projet de départ
Publié le dimanche 10 janvier 2016, par
Le travail proposé s’articule autour de trois ou quatre travaux questionnant la notion de gène et d’ADN, re-contextualisée dans la logique hacker-space, Fab-lab et autres laboratoires de libres-bidouilles bottom-up.
Comme point de départ, l’utilisation d’un matériau plastique d’une nature très singulière, pour « fabriquer » des objets selon plusieurs procédés.
Les matériaux utilisés de nos jours font partie de deux familles distinctes : ceux qui constituent la matière première permettant de construire l’objet désiré et ceux qui apportent au système le bénéfice de leurs fonctionnalités particulières (électriques, magnétiques, optiques, etc.). Certains sont synthétiques, fabriqués par l’homme, d’autres sont naturels.
L’ADN est une molécule naturelle présente dans toutes les cellules de notre corps. Sa fonction n’est clairement pas de constituer l’armature de nos cellules : elle n’est présente qu’en vertu de sa capacité à coder une information et à la transmettre à nos descendants. Sa constitution très précise (succession des bases azotées qui la constituent) est primordiale puisqu’elle détermine l’unicité absolue de l’être qui la porte. C’est là sa fonction spécifique. Nous nous la représentons toujours telle que nous la dessinent les chercheurs, un long brin agrafé à un autre brin en tout point similaire et prenant la conformation d’une hélice. Le tout flottant dans le vide de la page. Où bien totalement repliée comme elle l’est en réalité en forme de chromosome, collée avec de la chromatine. Bien.
Mais que se passerait-il si nous bouleversions un peu cette image de LA molécule d’ADN, pour la considérer maintenant sous un autre angle ?
Car le brin d’ADN n’est rien d’autre qu’une très, très (très) longue molécule. Et en ce sens, elle ne diffère en rien de beaucoup d’autres très très longues molécules que l’on appelle les macromolécules. Ou encore les matières plastiques. Oui : les matières plastiques sont de longues chaînes moléculaires, comme l’ADN. Et si elles portent le nom de plastiques, c’est qu’elles sont d’une extrême malléabilité, acceptant de prendre toutes les formes que nous souhaitons leur donner. Ce sont donc d’excellentes matières premières. Mais bien sûr, il faut pour cela beaucoup beaucoup de ces longues chaînes, parce qu’une passoire en plastique, c’est quand même bien plus grand qu’une seule molécule, même très grande.
Très bien. Donc : l’ADN est une matière plastique… Quelle matière première pourrait-elle bien donner ?