
Quelles caractéristiques, pour mon plastique ADN ?
Passer de l’état dur (vitreux) à l’état mou (caoutchouteux)
Publié le mercredi 20 avril 2016, par
Ou, en gros : à quelle température se ramollit-il ?
En le chauffant, je constate qu’il ne se ramollit pas lorsque je le mets dans une casserole et que je le chauffe à blanc (la température monte alors bien au-dessus de 100° C… ). Il accepte de ramollir enfin, mais à une température à laquelle il se met aussi à noircir, c’est-à-dire à carboniser. Il est alors totalement dégradé...
Il n’est donc pas possible de la ramollir par chauffage avant de le dégrader...
J’en profite au passage pour expliquer pourquoi je ne parle pas de "faire fondre" mon ADN, mais de le faire ramollir : on ne fait fondre que ce qui est cristallin. Quand il s’agit de polymère, il ne s’agit pas d’une fusion mais d’une transition vitreuse, c’est-à-dire une plage de températures à partir de laquelle il se ramollit. Il passe de l’état dur (vitreux) à l’état mou (caoutchouteux). Ce n’est pas une température fixe, mais une plage de température, au cours de laquelle le polymère devient de plus en plus mou.... C’est un phénomène lié à des mouvements de segments de chaînes macromoléculaires. En gros, plus on leur fournit de l’énergie, plus les très longues chaînes pourront glisser les unes le long des autres, comme le font les spaghettis.
Au contraire, si on les refroidit, elles vont rester emmêlées et ne se désolidariseront pas. Dit autrement : au deçà de la température de transition vitreuse les molécules présentent une faible mobilité relative. La température de transition vitreuse correspond donc à un changement des propriétés mécaniques du matériau. Lorsqu’elle est franchie, le matériau acquiert une plus grande capacité de déformation.
Ce qui serait bien, ce serait de caractériser mon ADN produit, comme on le fait pour les autres polymères...
Dès que j’en aurai produit suffisamment, j’irai faire une DSC au laboratoire de mon ami, Costantino Creton, chercheur au laboratoire Sciences et Ingénierie de la Matière Molle.
Bref : si je veux pouvoir le ramollir pour le mettre en forme, il me faudra faire comme avec les plastiques qui ont une Tg élevée (comme le PVC) : lui rajouter une petite molécule que l’on appelle un plastifiant.
Il ramollira ainsi à une plus basse température, et il sera possible de le mouler. Sinon, il me faudra mouler avant que ma pelote d’ADN (la « méduse », comme on l’appelle) ne sèche. Car après séchage, je ne parviens plus à la resolubiliser (ce qui n’est pas surprenant pour un plastique).
Mais je vais essayer tout de même avec du chloroforme (mais en faisant attention : c’est très nocif) ou du dichlorométhane qui est moins nocif...